Je n'arrive pas à m'intégrer, que faire?

Les personnes ne me trouvent pas intéressants

8/1/20237 min read

Si vous lisez cet article, c'est que vous avez sûrement la désagréable impression de ne pas arriver à vous faire accepter par les autres.

Pour se sentir exister, chaque être humain a besoin de tisser des liens sociaux et affectifs avec d'autres personnes, c'est ce que l'on appelle le besoin d'appartenance. Robert Neuburger, psychiatre français, définit le besoin d'appartenance dans son livre "Relations et appartenances" comme ceci:

"La relation d’appartenance peut être définie comme un partage avec d’autres de valeurs, de croyances, de buts, d’intérêts qui créent une communauté réelle et/ou psychologique. L’effet de l’appartenance est, entre autres, de créer une solidarité, une loyauté entre les membres du groupe. C’est le monde de l’identité."

Si ce besoin d'appartenance est gravement compromis, notre sentiment d'exister peut être affecté et conduire à un état dépressif.

Alors, qu'est ce qui se joue dans cette sensation de ne pas être intéressant, de ne pas arriver à s'intégrer dans un groupe? Et comment cette impression peut-elle être dépassée?

2-Les pistes de résilience

La personne qui a la sensation de ne pas arriver à s'intégrer, peut "traîner" cette blessure toute sa vie. Cela va conditionner sa vie affective, relationnelle et même professionnelle. Si cette personne a du mal à s'intégrer, elle va avoir du mal à faire jouer ses réseaux pour obtenir une promotion, par exemple, et peut stagner à un poste alors que ses compétences lui permettraient d'en voir un autre avec plus de responsabilités.

Vous l'avez compris, c'est une blessure très handicapante dans la vie. Heureusement, il y a des méthodes pour passer outre.

Si vous souffrez de cette blessure de rejet, gardez en tête que les personnes autour de vous n'attendent rien de vous en particulier. Ils ont leur propre vie, leurs propres problèmes, leurs propres incertitudes (et oui) et seraient, sûrement, très surpris s'ils savaient que vous attendez une validation de leur part. Demandez vous ce que ça vous ferait si vous appreniez que le bonheur de quelqu'un dépend de votre validation. C'est un poids et une sacré responsabilité que peu de personnes voudraient porter, sauf peut-être les personnes narcissiques et perverses qui ont tendance à se prendre pour dieu.

Vous pouvez également pratiquer la méditation ou la sophrologie pour travailler votre recentrage, votre souffle et votre ancrage. Cela renforce la présence dans l'ici et maintenant et donc la connexion aux autres. Pratiquer un sport ou une activité qui vous plait, va étayer l'estime de vous-même et vous pourrez également y nouer des relations valorisantes autour de l'activité qui vous rassemble.

Un travail thérapeutique peut aider à aller plus profondément dans la blessure émotionnelle. Avec le thérapeute, les enjeux émotionnels autour de la blessure de rejet vont être explorés et réactualisés. La réactualisation c'est à dire les enjeux présents versus les enjeux d'hier fera apparaître à l'adulte que ses manières d'être actuelles n'ont plus leur raison d'être. La tristesse et la colère de l'enfant pourront se vivre dans le cabinet. La peur du rejet s'amoindrira ou disparaîtra pour laisser place à des relations avec les autres, saines et adultes.

Le travail thérapeutique repose sur la relation avec le thérapeute. Celui-ci apporte le regard qui a été manquant dans le passé. Par ses interventions, ses ressentis, l'échange entre eux, du mouvement va être insufflé dans le blocage émotionnel formé dans l'enfance. Cette validation manquante dans le passé pourra se donner dans son regard et le client pourra l'intégrer comme une validation donnée à lui-même.

Ce travail va également porter sur le désir de l'adulte. Il a été agi, jusqu'à présent, avec le but d'être accepté sans vraiment arriver à nouer des relations. Il va explorer avec le thérapeute ce qu'il désire vraiment dans la relation, choisir qui il veut fréquenter ou pas. Quelle place il veut se donner. Cela va contribuer à renforcer l'estime et l'amour de lui-même. Ce travail est très important car la personne qui ne s'aime pas, ne va pas attirer les bonnes personnes à elle. Quand elle aura renforcé sa sécurité intérieure, elle attirera sûrement davantage les personnes qui lui correspondent sans se poser de questions sur sa capacité à être intégrée ou pas.

Si vous souhaitez me contacter pour plus de renseignements ou un rendez-vous, vous pouvez en cliquant sur ce lien.

1-Pourquoi je ne me sens pas intégré?

Mais est ce que cette sensation de ne pas arriver à s'intégrer ne viendrait elle pas du passé?

Un scénario possible est que, enfant, vos parents ou les personnes qui s'occupaient de vous, ne portaient pas assez d'intérêt à votre personne, à vos besoins, à vos succès. L'enfant a besoin de la validation de ses parents. Il a besoin de se sentir intéressant à leurs yeux, en un mot aimé. Le fait de ne pas se sentir validé, aimé est un danger pour l'enfant qui met à mal sa sécurité intérieure. Si vous souhaitez plus de détails sur ce sujet, vous pouvez consulter mon blog "j'ai toujours peur de ne pas être à la hauteur" en cliquant sur ce lien. Un enfant qui se sent aimé, va intégrer cet amour qui va devenir son socle de sécurité intérieure. Fort du regard valorisant et de l'amour qu'on lui a porté, il se sent assez digne d'amour pour rencontrer ses pairs à l'extérieur et développer des relations d'amour et d'amitié.

L'enfant qui n'a pas eu ce regard valorisant de ses parents et qui n'a pas reçu de réparation à travers une autre personne, va rester en attente de ce regard toute sa vie. La personne, une fois adulte, va rechercher ce regard dans son environnement. Et, selon le schéma thérapeutique classique, va suivre le même chemin connu en espérant trouver une issue plus favorable que celle rencontrée dans le passé mais va, malheureusement, retomber dans la même impasse. Ici, la personne adulte va, par exemple, rejoindre un groupe en espérant être acceptée. Elle va avoir énormément d'attentes par rapport à ces personnes, comme avec ses parents, et, malgré tous ses efforts, elle va, tout de même, avoir l'impression de ne pas arriver à s'intégrer, d'être inintéressant et elle va finir par se sentir rejetée.

Pourquoi cette sensation d'inadéquation persiste à l'âge adulte?

La personne en attente d'acceptation va guetter tous les signes de rejet chez les personnes à qui elle parle. Il suffit qu'une personne regarde l'heure ou baille pour qu'elle le prenne comme un signe de rejet. Cette blessure va se réactiver dès qu'elle va percevoir un signe qui vient confirmer cette croyance. Quand elle était petite, elle a sûrement pensé que si ses parents la rejetaient, c'est parce qu'elle n' arrivait pas à combler leurs attentes et s'en blâmait. Elle revit la même situation à l'âge adulte, elle croit que les personnes ont des attentes énormes envers elle et que les signes qu'elle perçoit sont la preuve qu'elle n'arrive pas à leur apporter satisfaction alors que celles-ci n'ont sûrement aucune attente particulière envers elle.

Il arrive aussi que cette personne configure la situation pour se rendre inintéressante. Comme l'enjeu de la relation est énorme, elle peut changer son comportement pour se faire accepter. Elle va en faire trop, poser des questions inadéquates, faire des blagues à outrance pour attirer la sympathie ou au contraire se faire discrète, soumise et réduire ses réponses au minimum pour laisser toute la place à son interlocuteur. La personne à qui elle parle, peut alors s'en détourner, la jugeant étrange, fatigante ou peu intéressante. La boucle est bouclée: la personne veut qu'on la trouve intéressante et cherche à se faire accepter. Comme sa spontanéité n'a pas été accueillie, enfant, elle modifie sa manière d'être à l'âge adulte pour enfin l'être et finit par subir ce qu'elle craint le plus: se faire rejeter.

La personne souffrant d'une blessure de rejet va réfléchir longuement aux moyens de s'intégrer ce qui va nuire à sa spontanéité et à la relation avec son interlocuteur. Elle va être focalisée sur le fait d'arriver à se faire accepter avec la peur, en arrière plan, de se sentir rejetée une fois de plus. Elle va avoir cette idée fixe en tête et prêter, en fait, très peu d'attention à la personne en face d'elle. Si elle lui pose des questions, ce sera pour se faire accepter et non pas pour connaître vraiment la personne. La personne est agie par ses peurs du passé et non pas acteur de la situation qui se passe autour d'elle, ce qui nuit, évidemment au lien authentique et sincère qui pourrait se former.

Cette personne va être très dure envers elle-même. Elle réclame aux autres une validation qu'elle ne peut pas se donner à elle-même. Elle a intégré le regard peu valorisant de ses parents et rejette ses propres agissements. Elle s'observe et se critique sans cesse. Sa mauvaise estime d'elle-même peut même la conduire à rencontrer des personnes qui vont se servir d'elle pour se mettre en valeur, comme des personnes narcissiques ou perverses. Pour en savoir plus sur les relations toxiques, vous pouvez consulter mon blog, "pourquoi je m'emprisonne dans une relation toxique" en cliquant sur ce lien. Elles vont lui faire miroiter la validation qu'elle n'a pas eu avec une phase de "lune de miel" pour ensuite la manipuler. La personne en attente de validation va se remettre en question systématiquement, accepter d'être manipulée pour espérer, un jour, obtenir cette validation tant attendue, ce qui bien sûr n'arrivera jamais. Les personnes narcissiques et perverses sont focalisées sur elles-mêmes et n'ont aucune empathie pour les autres. Elles repèrent les personnes qui peuvent nourrir leur égo et s'en servent au mieux comme admirateur ou pire, pour les détruire.

SOMMAIRE

1-Pourquoi je ne me sens pas intégré?

2-Les pistes de résilience

petite fille qui porte un t-shirt sur l'estime de soi
petite fille qui porte un t-shirt sur l'estime de soi