Et si vous laissiez, une fois pour toute, derrière vous, cette colère qui vous gâche la vie?

Gérér sa colère?

Ne pas arriver à gérer ses colères, ses sautes d'humeur ou ses crises d'autorité peut être douloureux et peut même mettre un couple en péril. 

Ces colères à répétition peuvent lasser, irriter, couper la communication dans un couple et éloigner les deux partenaires, quelquefois de manière irrémédiable. La personne dont la mauvaise humeur déborde régulièrement, peut avoir peur de perdre sa compagne ou son compagnon mais ne sait pas comment agir autrement.

Elle sait pertinemment qu'elle ne devrait pas s'emporter comme cela et se dit qu'elle prend les problèmes trop à cœur. Elle se dit également qu'elle devrait s'endurcir mentalement et prendre du recul sur la situation mais rien n'y fait: la colère resurgit, souvent, quand elle ne se sent pas respectée. Cette personne va s'en vouloir après coup d'avoir fait mal aux gens qu'elle aime et va essayer de se racheter en étant très attentionnée avec son entourage. Elle va se surveiller pour éviter de déborder et va préférer se mettre en retrait plutôt que de risquer d'exploser à nouveau.

Mais cette surveillance d'elle même va réduire sa spontanéité et sa joie de vivre et également entraîner de la fatigue et une colère retournée contre elle-même liée à son incapacité à se contrôler. 

Pourquoi les colères à répétition ne s'apaisent que momentanément par l'effort de la volonté ou le sport?

En général, le ou la partenaire d'une personne qui s'énerve brutalement ne comprend pas ses réactions et donne souvent des conseils du genre: " Prends du recul" ou "Reprends toi". Mais ces conseils ne sont pas évidents à s'approprier. En effet que veulent ils vraiment dire au quotidien?

La personne peut alors être tentée de faire du sport, de la méditation, du yoga, de la sophrologie ou des sports plus physiques pour se défouler et, ainsi, être plus sereine dans sa vie privée.

Je pratique moi-même la méditation quotidiennement depuis plusieurs années et mes séances me sont toujours bénéfiques pour me recentrer et être à l'écoute de ce que mon corps me renvoie comme message. La pratique du yoga m'aide également à me reconnecter avec mon corps. J'ai également pratiqué, pendant plusieurs années, le tai chi chuan, le tango, le théâtre dans une recherche de connexion juste avec moi et avec les autres

Ces pratiques m'ont, bien sûr, beaucoup appris et apporté à différents niveaux mais je sais, aujourd'hui, pertinemment qu'elles ne sont pas suffisantes pour opérer un déplacement psychologique pérenne.

Quant à la volonté, même si elle est le moteur du changement, elle ne fait pas le poids face à la puissance de l'inconscient qui régit la plupart de nos actions quotidiennes et nos choix . Et l'intelligence n'a, non plus, rien à voir là dedans. La personne peut avoir réussi ses études, avoir un travail bien rémunéré, cela ne l'aidera pas pour autant à résoudre ses conflits intrapsychiques hors de sa logique et sur lesquels, elle n'a pas la main.

Une autre direction: la Gestalt Thérapie...

Qu'est ce que la Gestalt thérapie peut faire pour vous?

D'abord kézako la Gestalt?

La Gestalt thérapie a été créée en Allemagne, elle est répandue dans ce pays ainsi qu'en Suisse et se développe fortement en France depuis plusieurs années. Ce développement est du à la réhabilitation du corps et des émotions en thérapie, là où on s'est longtemps limité au mental. Le corps, les sensations et les émotions n'étaient jusqu'à récemment que peu ou pas sollicités en thérapie alors que leur place est centrale dans le déplacement psychologique.

Lors d'une séance de Gestalt thérapie, on observe ensemble le relationnel entre vous et moi et entre vous et l'environnement pour remonter jusqu'aux blocages émotionnels précoces. Prenons l' exemple d'une personne qui, enfant, ne s'est pas sentie prise en compte par ses figures d'attachement (souvent ses parents) et qui a développé une attitude de mise en retrait.

Dans cette situation, l'enfant peut développer la croyance que si ses besoins ne sont pas pris en compte c'est qu'il n'est pas assez bien pour ses parents. L'enfant ne remet jamais en question le comportement de ses parents, il va s'adapter seul face à une carence de son environnement. Il va, par exemple, arrêter de demander pour ne pas se sentir rejeté ou abandonné. Et cette manière d'être va se figer dans le temps.

Une fois adulte, cette personne va conserver cette attitude maintenant ancrée dans son inconscient et peut se mettre en colère contre son ou sa partenaire car elle ne sent pas prise en compte, alors qu'en réalité, elle est dans l'incapacité d'exprimer ses besoins de manière régulée. Cette souffrance bien réelle est causée par la blessure de rejet ou d'abandon toujours active à l'âge adulte et qui l'empêche d'accéder à une expression saine de ses besoins sans qu'elle en ait conscience.

Dans une séance de thérapie, je peux observer la manière automatique avec laquelle la personne accepte mes propositions de mise en situation sans exprimer ses besoins et l'accompagner pour qu'elle en prenne conscience. En parallèle, nous allons travailler avec ses ressources intérieures pour trouver une manière d'être plus ajustée avec ses désirs d'adulte.

3 grands principes dans la Gestalt thérapie pour réguler la colère

1-L'observation du cycle du contact en séance

Le cycle du contact est composé de 4 phases: le pré-contact, la mise en contact, le plein contact et le post contact.

Si on reprend l'exemple ci dessus, un cycle de contact plein et nourrissant serait:

L'enfant a besoin d'être écouté (le pré-contact ou la phase d'émergence du besoin), il se dirige vers son environnement (mise en contact ou phase d 'orientation vers l'environnement), le plein contact: l'enfant est pleinement écouté par ses parents, il assimile cette expérience comme étant bonne pour lui et peut passer à un autre besoin (post-contact).

Ce cycle du contact quand il est interrompu, va générer de la colère contre soi ou contre les autres ou les deux à la fois. Par exemple quand l'enfant, dont je citais l'exemple, se perçoit comme non suffisant: il va avoir envie d'exprimer ses besoins (pré-contact) mais va s'interrompre dans l'expression de ses besoins (mise en contact) pour ne pas se sentir rejeté.

Cette interruption ainsi que d'autres interruptions dans le cycle du contact peuvent se produire de façon systématique selon sa propre construction psychologique et générer de la frustration ainsi que de la colère.

Ces interruptions vont être repérées et amenées à la conscience pendant la séance de thérapie.

2-Le travail en cabinet sur le verbal et le non verbal

Le verbal, c'est rester sur ce que l'on sait de soi et que l'on est allés confirmer dans des livres ou sur internet sans arriver à se déplacer psychologiquement, c'est à dire sans arriver à agir autrement et à stopper la souffrance générée par ces schémas répétitifs.

Pourquoi travailler sur le non verbal?

Travailler sur le non verbal permet de faire un pas de côté et de recontacter les émotions enfouies en soi. Au cours de la séance, je peux mettre en avant une posture, un sourire qui dissone par rapport à une colère évoquée. Cette main qui retient l'autre, qu'est ce qu'elle pourrait nous dire? La respiration, comment est-elle? rapide, ample, haute, basse? Est ce que la colère pourrait être personnifiée? A qui pourrait elle ressembler? Est ce que cela pourrait nous en apprendre plus sur ce qui n'a pas été encore dit? Et si nous creusions l'évocation d'un mot? Qu'est ce que tel mot me fait ressentir, m'évoque, qu'est ce qu'il évoque pour la personne qui vient me consulter? On sort de la surface pour explorer.

Le corps est la voie royale vers l'inconscient et la clé de tous nos blocages émotionnels. Il est essentiel d'aller plus loin que ce que l'on sait déjà de soi. Si on reprend l'exemple évoqué ci- dessus, l'enfant qui n'exprime pas ses besoins le fait suite à une peur face à un rejet potentiel et non suite à l'analyse d'une situation qu'il est bien incapable de faire. Son adaptation est bien émotionnelle et non intellectuelle d'où l'importance de revenir au corps et aux émotions enfouies pour ne pas rester dans un discours qui va tourner en rond.

3-L'engagement du thérapeute dans la relation

L'engagement du thérapeute rejoint ce que j'expliquais ci-dessus. A l'évocation de tel mot, suite à l'observation d'un dessin ou autre, je vais donner, de manière régulée et au service de la situation, mes ressentis, mes émotions, les images qui me viennent.

Si nous reprenons le même exemple que ci dessus, le petit garçon s'est coupé d'une partie de ses besoins et de ses ressentis pour ne pas se sentir rejeté. Adulte, cette personne va toujours être coupée d'une partie d'elle-même. Le travail du thérapeute va consister, par son engagement, à l'aider à se réapproprier cette partie manquante d'elle-même.

Le petit garçon qui a trouvé un ajustement seul car son environnement a été défaillant, va pouvoir se réapproprier cette partie d'elle-même qui pouvait le mettre en danger dans le passé. Cette partie d'elle-même, l'expression de ses besoins va effacer sa frustration de ne pas être pris en compte et ainsi éteindre ses colères.

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