Je me sens passif dans ma vie

Le manque d'autonomie

8/15/20237 min read

2-Comment dépasser le stade du manque d'autonomie

Se sentir passif ne résulte pas d'un manque de volonté ou de courage mais bien de blocages émotionnels. Travailler sur ces blocages qui se sont formés à un âge précoce va permettre d'explorer les enjeux derrière ces blocages. Un travail thérapeutique va être grandement bénéfique dans ce cas là. Le thérapeute et la personne qui le consulte vont pouvoir, petit à petit, mettre à jour ces enjeux et remettre dans le contexte d'aujourd'hui la peur du rejet et de l'abandon. Ces peurs d'hier, qui appartiennent donc à un autre temps, vont perdre de leur importance et l'adulte de maintenant va pouvoir avancer en les laissant derrière lui.

Un autre axe de travail en thérapie va être le travail sur les introjections. Les introjections, c'est ce que l'on a pris de l'environnement et que l'on a intégré dans sa manière d'être. Certaines introjections sont saines: les bonnes manières, la manière de conduire, etc... Elles nous permettent de vivre en société. Ce sont des règles que l'on adopte sans les remettre en question.
Mais certaines introjections ont besoin d'être examinées de plus près car elles freinent le développement et restreignent la manière d'être. Par exemple, pour revenir à notre sujet, la mère qui va dire à son enfant de manière répétée, qu'il n'est pas capable de faire quelque chose. Elle va faire à sa place pour le garder près d'elle. L'enfant va la croire et faire de cette introjection, une vérité. Il va développer une mauvaise estime de lui-même et ne va pas oser entreprendre. Et chaque fois qu'il va se tromper, ce qui est la base de l'apprentissage rappelons-le, il va se dire que sa mère avait raison et qu'il est un incapable. Et il va oser de moins en moins entreprendre.

Comme mentionné plus haut, la saine agressivité va être également un axe de travail. Cela va passer, par exemple, par une expression en "je". Les personnes qui manquent d'autonomie, parlent souvent de manière générale, "on pense" est un exemple. Si elles veulent être moins passives, elles vont devoir se réapproprier leur autonomie en s'exprimant en leur nom, en posant leurs limites et en prenant leur responsabilité. Cela va se concrétiser par le travail sur les sensations comme le flux de respiration, différentes expérimentations avec un ballon, un dessin ou tout autre support pour stimuler l'énergie vitale de la personne qui a été mise en berne. La réappropriation de l'énergie vitale couplée avec l'exploration des blocages émotionnels et des introjections vont permettre à cette personne d'avancer de manière plus assurée et affirmée dans la vie.

Et évidemment, la relation thérapeutique en elle-même va aider à renarcissiser la personne, Ses besoins n'ont pas été pris en compte depuis son tout jeune âge et déjà, l'entrée en thérapie est, en elle-même, synonyme de courage, cette personne ayant décidé de prendre soin d'elle et de se mettre au premier plan. Le travail thérapeutique signifie un temps dédié pour elle avec quelqu'un qui l'écoute totalement sans jugement. Le thérapeute est là pour la soutenir, encourager ses succès et non pas pour la juger comme ont pu le faire les personnes autour d'elle qui ne sont pas conscients de ses blocages émotionnels et de ses peurs précoces. Travailler avec un spécialiste du lien permet d'être accueilli comme on est, là où on en est et de pouvoir bouger à son rythme, sans pression et avec bienveillance.

Si vous souhaitez me contacter ou prendre rendez-vous, vous pouvez le faire en cliquant sur ce lien.

Selon les circonstances de la vie, on peut entretenir une certaine passivité avec plaisir:

On peut avoir envie de tout lâcher, de se rouler en boule dans un plaid devant une série Netflix et de ne plus bouger. On aimerait, alors, être pris en charge comme dans les premiers temps de sa vie, être porté, nourri et ne plus avoir à se préoccuper de rien. Et puis, ça passe. La vie d'adulte reprend son cours avec ses contraintes mais aussi sa liberté de choisir, d'agir, en bref la liberté d'être autonome.

Mais pour certaines personnes, l'autonomie est plus un mot qu'une réalité. Elles ont du mal à prendre une décision et peinent à trouver leur place dans la vie. Elles ont du mal à établir des relations adultes avec les personnes de leur âge car celles-ci leur reprochent souvent leur passivité et leur manque de dynamisme. Même si elles souhaitent agir autrement, elles se retrouvent engluées dans cette manière d'être emprisonnante.

Mais quelle est l'origine de cette passivité? Et comment les personnes qui souffrent de ce manque d'autonomie peuvent dépasser ce stade pour mener une vie qui leur ressemble?

SOMMAIRE

1-L'origine de la passivité

2-Comment dépasser le stade du manque d'autonomie

1-L'origine de la passivité

L'origine de cette passivité peut remonter à loin, aux premières relations entretenues avec la figure d'attachement principale, souvent la mère, après la naissance.

Une des hypothèses est que l'enfant va mettre ses propres besoins en retrait si sa mère n'y répond pas. En agissant comme cela, la mère répond à ses propres besoins et négligent ceux de son enfant. Elle n'a sûrement pas résolu ses propres dilemmes et n'a pas assez de place, psychologiquement parlant, pour répondre aux besoins de son enfant. Si vous souhaitez plus de détails sur la mise en place de cette relation, vous pouvez lire mon article de blog, "pourquoi je suis dépendant affectif", en cliquant sur ce lien.

Cette relation désajustée entre la mère et son enfant va être à la base d'une relation de dépendance. L'enfant qui a mis de côté ses propres besoins et qui s'est ajusté aux besoins de sa mère, développe une personnalité soumise et immature. Soumise car elle n'est pas consciente de ses besoins donc va attendre que les autres lui disent quoi faire. Et immature, parce que cette manière d'être s'est figée à un âge précoce pour s'adapter à un environnement qui ne lui a pas laissé la place dont il avait besoin pour se développer de manière saine.

Cet enfant, une fois adulte, va attendre que les autres lui disent quoi faire, ne saura pas ce qu'il veut dans la vie car il a refoulé ses désirs au plus profond de lui. Il se peut qu'il ait même développé une personnalité as if ou en faux self. Pour en savoir plus sur la personnalité as if ou en faux self, vous pouvez lire mon article de blog "J'ai l 'impression de ne pas vivre ma vie" en cliquant sur ce lien.

Plus tard, cet enfant pourra entreprendre des études pendant des années sans savoir exactement ce dont il a envie. S'il travaille, il aura du mal à prendre des initiatives et à se démarquer. Même s'il a le niveau intellectuel pour occuper un poste avec plus de responsabilités que le sien, il aura du mal à avancer dans la hiérarchie. Comme toute personne à profil dépendant, il n'a pas dépassé le stade du besoin et attend qu'on le nourrisse plutôt que d'aller chercher ce qu'il désire. Il aura beau râler sur les opportunités qui lui passe sous le nez et combien les autres ont de la chance d'obtenir des promotions, en fait son attitude immature et son agressivité saine atrophiée ne lui permettent pas de prendre sa juste place.

L'agressivité saine, en latin, ad-gressere: aller vers est équivalente à l'énergie vitale de la personne. Ce n'est pas de la violence envers quiconque. C'est l'agressivité qui permet d'aller d'aller de l'avant, de passer du besoin au désir et d'aller chercher ce dont on a besoin pour son propre développement. Ruella Frank, à qui je me suis référée dans d'autres articles est une thérapeute américaine qui a étudié le comportement des bébés. Elle a mis au jour 6 mouvements fondamentaux que tous les bébés expérimentent dans leur développement:

-Se laisser porter: le bébé se relâche dans les bras de ses parents

-Pousser contre: l'enfant pousse contre le sol pour aller chercher

-Aller vers: l'enfant se dirige vers son objectif

-Attraper: il saisit l'objet

-Tirer à soi: l'enfant tire l'objet vers lui

-Relâcher: il le relâche pour passer à autre chose

Ce sont des mouvements qui s'initient dans l'enfance et que l'on répète, adulte, dans nos contacts avec l'extérieur. Si certains mouvements sont empêchés d'une manière ou d'une autre, le corps va s'en souvenir et la personne va répéter ces empêchements à l'âge adulte.

Ici, si le 3eme mouvement, le "aller vers" a été freiné ou empêché par la mère- la mère ne souhaitant pas, par exemple, que l'enfant se sépare d'elle- l'enfant ne va pas aller chercher ce qu'il désire mais il va se soumettre à la volonté de sa mère et attendre qu'elle lui apporte ce dont il a besoin pour conserver le lien d'amour qu'il a avec elle. Cette manière de s'adapter qui ne va pas dans le sens d'un développement sain de l'enfant, va se figer chez lui et devenir une manière d'être qui va perdurer à l'âge adulte. Il va se retrouver pris au piège dans une situation qu'il ne comprend pas. D'un côté, il pense faire tous les efforts pour se montrer indépendant et autonome. Et de l'autre, il est rattrapé par ses blocages inconscients auxquels il n'a pas accès, et qui lui intime l'ordre de ne pas prendre sa place afin de garder les liens affectifs avec les personnes de son entourage. Et cela, même si les personnes autour de lui, lui disent d'être un peu plus autonome. Les blocages inconscients sont des mécanismes très puissants qui résistent au temps et aux injonctions de l'entourage.

enfant marchant sur une route
enfant marchant sur une route