J'ai l'impression de ne pas vivre ma vie

Pourquoi je n'arrive pas à trouver ma place?

4/14/20237 min read

une personne seule, assise devant une fenêtre
une personne seule, assise devant une fenêtre

Vous avez l'impression de ne pas trouver votre place dans la vie?

Vous sentez un vide en vous et vous avez l'impression de tourner en rond? Vous ressentez une sensation d'étouffement dans votre vie actuelle mais vous ne savez pas clairement ce que vous voulez?

Est ce que vous savez que cette sensation de vide et de ne pas vivre sa vie peut venir d'un âge précoce? Et même des premiers instants de votre vie?

Cette impression de ne pas trouver sa place dans la vie peut venir des premiers soins apportés par la figure d'attachement principale (souvent la mère). Ces soins sont déterminants pour la construction du moi du bébé et de son sentiment d'existence. Et quand ils manquent ou sont désaccordés par rapport aux besoins de l'enfant, ils influent sur sa capacité à sentir ses propres désirs et donc plus tard à vivre pleinement sa vie car il y une incapacité à sentir ce qui est vraiment désiré. Un vide intérieur est ainsi ressenti ainsi qu'une sensation de désarroi, de déprime voir même de dépression.

Je vais m'intéresser ici à ce qui se joue dans cette relation bébé/maman, les conséquences pour l'enfant quand cette relation est désaccordée et ce que je travaille en thérapie avec les personnes qui en ont souffert et qui ont la sensation de ne pas vivre leur vie.

1-La relation mère-enfant ou le sentiment d'existence

Cette relation est déterminante dès les premiers instants de la vie. Elle configure notre vie à venir, notre capacité à faire des choix en fonction de notre propre désir et donc de vivre sa vie en accord avec soi-même et de trouver sa place.

Mais qu'est ce qui se joue dans cette relation de si important qu'elle va déterminer notre vie future?

Quand un bébé vient au monde, il est dans une dépendance totale par rapport à son environnement. Il a besoin de sa mère pour être soigné, nourri, consolé. Les soins s'il sont données de manière appropriée vont lui permettre de sentir son "soi" et de nourrir son sentiment d'existence.

Le pédiatre et psychanalyste anglais, Donald W. Winnicott, s'est intéressé de près à la question et a appelé la mère qui apporte des soins appropriés, "la mère suffisamment bonne".

Cette expression fait référence à une période que la mère traverse, après son accouchement, où elle sent instinctivement ce dont son bébé a besoin. Elle ne fait, alors, qu'un avec lui et sait quand elle doit le prendre dans ses bras, le reposer, le laisser tranquille. C'est une période de fusion avec son bébé qui est saine et nécessaire à la croissance de l'enfant.

Dans son livre, "la mère suffisamment bonne", Donald W. Winnicott écrit ceci qui explique le rôle de la mère dans cette relation: "Nous disons que le soutien du moi de la mère facilite l'organisation du moi du bébé. Plus tard, le bébé sera capable d'affirmer sa propre individualité et même d'avoir un sentiment d'identité". La mère suffisamment bonne, soutient le désir de son enfant, elle devient, en quelque sorte, sa colonne vertébrale. Le bébé peut s'appuyer complètement sur ses propres ressources guidée par sa mère qui lui sert de support. Cette sécurité intégrée permettra à l'enfant d'être en conscience de lui-même et de prendre pleinement sa place.

Le terme "suffisamment bonne" qui pourrait être connoté de manière péjorative ne l'est pas du tout dans ce cas. Il fait référence aux manquements de la mère qui va permettre au bébé de ressentir ses propres désirs sans être étouffé par une mère qui veut trop en faire.

En plus de la synchronicité des soins, la manière de donner les soins à son enfant est très importante pour la croissance de l'enfant. Donald W. Winnicott a dégagé 2 axes principaux:

-Le holding: cela se réfère à la manière de porter physiquement l'enfant et de le contenir psychiquement. Quand le holding est approprié, l'enfant et ensuite l'adulte pourra sentir ses contours physiques et contenir ses états psychiques. Cela lui permettra de prendre sa place dans la vie plus facilement car il sentira mieux la différence entre ce qu'il veut et ce qui vient de son environnement.

-Le handling: cette notion se réfère aux soins physiques prodigués par la mère, sa façon de le nourrir, de prendre soin de lui, de le toucher. Quand ils sont accordés avec les besoins du bébé, que cela circule entre eux, le sentiment d'exister du bébé va être étayé et donc sa légitimité, plus tard, à prendre sa juste place et à vivre pleinement sa vie.

SOMMAIRE

1-La relation mère/enfant ou le sentiment d'existence

2-Le faux self ou personnalité "as if" ou l'incapacité de prendre sa place

3-Les axes de travail thérapeutiques pour enfin vivre sa vie

un bébé soutenu et encouragé par ses parents
un bébé soutenu et encouragé par ses parents

2-Le faux self ou la personnalité "as if"

Il arrive qu'une mère ne traverse pas cette période, elle peut être malade ou psychiquement absente. Elle ne soutient pas le désir de son enfant mais elle va agir selon ses propres désirs ou elle va mentaliser son besoin mais elle ne va pas le "sentir". La fusion mentionnée plus haut ne se met pas en place et l'enfant ne bénéficie pas de l'appui de sa mère pour prendre sa place en accord avec ses désirs.

L' enfant va refouler ses désirs qui ne sont ni accueillis ni pris en compte par sa mère. Il va alors développer un faux self ou une personnalité "as if" c'est à dire une personnalité façonnée selon ce qu'il perçoit des exigences de l'environnement.

L'enfant ne va plus agir de manière spontanée mais par imitation. Il va prendre des traits de personnalité de son entourage pour répondre aux attentes vraies ou supposées de son environnement. Il va grandir avec cette personnalité empruntée à d'autres sans pouvoir se connecter à son véritable besoin qui n' a pas été soutenu dans les premiers temps de sa vie.

Dans ces familles, on va dire que le fils a le même caractère que son père ou que la fille est aussi sérieuse que la mère. On trouve charmant que les enfants ressemblent tellement à leurs parents mais, en réalité, ces ressemblances peuvent révéler une incapacité à vivre sa propre vie car la spontanéité des premiers temps a été refoulée et un mimétisme s'est mis en place.

Adulte, la personne avec un faux self aura un emploi "reconnu" dans le cercle familial ou choisi parce qu'il faut bien choisir une voie ou, encore, parce que c'est un secteur porteur à ce moment-là et qu'il y a des débouchés. En fait, il ne sait pas trop ce qu'il veut et ne s'affirme pas. Son choix sera motivé par l' environnement et peu ou pas connecté à ses véritables envies qui sommeillent en lui.

3-Les axes de travail thérapeutiques

La Gestalt thérapie donne de très bon résultats sur les personnalités "as if" et permet de se reconnecter à son désir et de commencer à vivre pleinement sa vie.

Le thérapeute va travailler avec son client sur:

-Ses sensations, ses émotions.

Les personnes qui ont développé un faux self ont tendance à énormément mentaliser pour trouver des solutions. Ils ne s'appuient pas sur leurs sensations corporelles car ils n'ont pas appris à leur faire confiance. Quelquefois, elles vont avoir du mal à rester assises seules sans rien faire car les sensations non accueillies dans le passé peuvent ressurgir à ce moment-là. Elles sont encore ressenties comme étant dangereuses comme dans le passé. Ces personnes peuvent être hyperactives. Ou elles peuvent aussi ne rien ressentir du tout et être perçues comme des personnes froides et distantes.

Le travail en thérapie va consister à reconnecter le client à ses ressentis dans le cadre sécurisé de la thérapie. Cela peut passer par les sensations d'assise sur le siège, le ressenti de la respiration, un travail avec un ballon. Le thérapeute va questionner le client sur ce qu'il ressent quand il parle. il va accueillir les ressentis de son client qui n'ont pas été accueillis dans le passé. Il va aussi évoquer ses propres ressentis quand son client parle, il va ainsi cheminer avec lui là où il a du se construire seul dans le passé. Cela va permettre de remettre du mouvement dans une relation qui s'est bloquée à un âge précoce.

-Le travail sur les introjections.

La personnalité faux-self se construit sur des traits de personnalité de son entourage pour répondre aux attentes vraies ou supposées de son environnement, c'est ce qu'on appelle des introjections. Par exemple, l'enfant a intégré qu'il devait être sage pour plaire à ses parents et ne pas se rebeller. C'est un trait de caractère qu'il gardera plus tard en restant soumis dans son travail, par exemple. Il a peut-être aussi appris à ne pas réclamer et ne se sentira pas légitime, plus tard, à réclamer quoi que ce soit, une augmentation, par exemple.

Le travail en thérapie va consister à faire du tri entre ce qui lui appartient et ce qui appartient à son entourage. Quand le client a accès à ses sensations corporelles, le corps se met à parler. Et le client peut éprouver une crispation quand il parle de lui. Le thérapeute va interroger ce ressenti, lui laisser la parole. Ce mouvement de crispation peut être révélateur de ce que le client a réprimé et qui ne s'exprime pas encore. Quand le client a une certaine manière de se voir, le thérapeute va l'interroger sur "qui dit cela dans sa famille?", "est ce que cela vient de lui ou d'un autre"?

Accompagner, explorer, trier, faire remonter à la surface ce qui a été enfoui, va permettre au client qui n'a pas été soutenu dans les premiers moments de sa vie, de recontacter ses désirs, de trouver sa place et de vivre sa vie de manière alignée avec lui-même.

Si vous souhaitez engager un travail thérapeutique pour vous reconnecter à vous-même, vous pouvez me contacter en cliquant sur ce lien

un enfant heureux sur une balançoire
un enfant heureux sur une balançoire