Je me fais toujours avoir par les autres

Je suis trop gentil

6/16/20237 min read

2- Comment entretenir des relations ajustées avec son entourage et se débarrasser de cette sensation de se faire avoir?

Déjà, rectifions une idée courante. La gentillesse n'est pas le silence. Se soumettre et se taire, ne fait pas de vous une personne gentille. Ou si, certaines personnes vont dire de vous que vous êtes gentille et passer à quelqu'un d'autre quand ils auront envie de sortir, de s'amuser parce qu'au fond ils ne savent pas vraiment qui vous êtes et ne savent pas ce que vous avez dans le ventre. Dans ce cas, la gentillesse est plutôt synonyme de transparence.

La vraie gentillesse, c'est de sentir ce qui est bon pour soi, de le garder pour soi et de savoir poser ses limites quand on sent que la personne, en face, abuse. C'est le signe d'un alignement avec soi-même qui permet d'être ouvert à l'autre réceptif à ses besoins, tout en étant conscient des siens. Bien sûr, chaque situation est unique et le but n'est pas de se changer en sage baignant dans la plénitude absolue mais l'écoute de ses propres besoins permet de se réaligner plus facilement si on a la sensation de se faire avoir dans certaines situations.

C'est la raison pour laquelle en thérapie, je vais accompagner mon client dans l'écoute de ses besoins et de ses sensations. Par exemple, les personnes dépendantes sont peu en contact avec ce qu'elles ressentent ou refoulent leurs désirs car elles refusent leur autonomie. Les personnes dépendantes ont également tendance à parler de manière collective et très peu en "je". Un aspect de la thérapie sera de les recentrer sur eux-mêmes.

De même, on pourra se concentrer sur l'affirmation de soi. Souvent, ce sont des personnes qui ont intégré, enfant, que s'affirmer pouvait nuire ou blesser une des figures parentales. Dans ce cas, le travail va consister à déconstruire ces peurs voir même ces terreurs d'enfant en la réactualisant c'est à dire en montrant que ces peurs n'ont plus leur raison d'être aujourd'hui.

La sensation de se faire avoir est équivalente à la sensation de se faire déposséder. Ruella Frank, thérapeute américaine qui travaille sur le mouvement a étudié le comportement des bébés et a mis au jour 6 mouvements fondamentaux que tous les bébés expérimentent dans leur développement:

-Se laisser porter: le bébé se relâche dans les bras de ses parents

-Pousser contre: l'enfant pousse contre le sol pour aller chercher

-Aller vers: l'enfant se dirige vers son objectif

-Attraper: il saisit l'objet

-Tirer à soi: l'enfant tire l'objet vers lui

-Relâcher: il le relâche pour passer à autre chose

Ce sont des mouvements qui s'initient dans l'enfance et que l'on répète, adulte, dans nos contacts avec l'extérieur. Si certains mouvements sont empêchés d'une manière ou d'une autre, le corps va s'en souvenir et la personne va répéter ces empêchements à l'âge adulte.

Et ici, le "tirer à soi" peut avoir été contrarié dans l'enfance. Comme on l'a vu dans les exemples mentionnés plus haut, l'enfant peut s'être senti coupable de garder quelque chose pour lui ou même en danger dans des cas de relations abusives. Il va s'empêcher de garder pour lui et donc, il n'arrive pas à satisfaire vraiment ses propres besoins. Ce sont les personnes qui, adultes, se demandent toujours si elles prennent la bonne décision quand elles agissent, si cela plaira à leur entourage. Et elles peuvent ressentir des angoisses à se différencier. Elles sont contentes quand leurs décisions sont approuvées par d'autres et peuvent laisser tomber des projets si elles projettent la désapprobation de leur entourage. En apparence, elles vont avoir de bonnes raisons concrètes de laisser tomber leurs projets mais dans le fond, elles sont insatisfaites et couvent souvent de la rancune et de la colère.

Ce tirer à soi qui consolide la travail sur l'affirmation de soi pourra être travaillé de manière corporelle et par l'imaginaire dans le cabinet de thérapie.

En parallèle, le client pourra également travailler sur le fait de poser ses limites de manière saine et ajustée, non pas dans la réaction c'est à dire en criant mais de manière posée et affirmée.

La sensation de toujours se faire avoir et la colère qui en découle, du au fait de donner beaucoup et de ne pas recevoir l'équivalent, peut engendrer une vraie souffrance, de la frustration et peut même conduire à un vrai repli sur soi. Mais ce n'est pas une fatalité: le travail sur soi et une saine affirmation de ses besoins en lien avec son désir d'adulte, peuvent conduire à une vraie libération émotionnelle et à un réajustement de ses relations avec son entourage.

Si vous souhaitez travailler cela en thérapie, vous pouvez me contacter en cliquant sur ce lien.

On a tous vécu cette expérience désagréable à un moment ou à un autre de notre vie: la sensation de se faire avoir. Se sentir floué quand on a donné de soi à un autre de manière sincère, fait très mal. Certaines personnes en tirent des leçons et s'en servent pour croître personnellement, en prenant du recul sur certaines situations ou en apprenant à poser leurs limites. D'autres personnes, par contre, quand elles vivent l'expérience désagréable de se faire avoir, ont tendance à se replier et à encore répéter ces mêmes situations désagréables ce qui provoque de la colère et de la frustration. Cela peut même aboutir à un repli complet sur soi et à une coupure définitive avec son entourage.

Alors d'où viennent ces différences de comportement et comment peut on les surmonter pour entretenir des relations ajustées avec son entourage et arrêter de se faire avoir dans sa vie?

La sensation de se faire avoir

SOMMAIRE

1-Pourquoi j'ai la sensation de toujours me faire avoir?

2-Comment entretenir des relations ajustées avec son entourage?

1-Pourquoi j'ai la sensation de toujours me faire avoir?

Et surtout pourquoi certaines personnes n'arrivent pas à agir autrement?

C'est souvent de là que vient la souffrance. Ces personnes ont la sensation de se faire avoir, elles se sentent abusées, elles ont la volonté d'agir autrement mais elles finissent toujours par répéter les mêmes comportements.

On est sûrement là en face d'un blocage émotionnel. Si vous souhaitez en savoir plus sur le sujet, vous pouvez lire mon article sur les blocages émotionnels, en cliquant sur sur ce lien.

Si vous avez grandi dans un milieu où il était plus prudent de s'effacer pour garder l'amour de ses parents, vous avez appris que affection et effacement de soi étaient étroitement liés et même se confondaient. Pour garder l'amour de ses parents dont il a besoin de manière vitale, un enfant va accepter de faire passer ses besoins après ceux des autres et ce comportement va se répéter à l'âge adulte. Par exemple, si une mère comble ses propres manques avec son enfant, celui-ci peut essayer d' "aider" son parent qu'il sent déficient en ne gardant rien pour lui et en lui cédant ce qui lui revient. S'il se sent heureux dans une situation, il peut même ressentir de la culpabilité de se sentir heureux en croyant qu'il est en train de léser son parent.

En grandissant, il préfèrera céder et ne rien garder pour lui plutôt que de ressentir ses sensations désagréables qui peuvent mettre en danger sa sécurité. Rappelons le, même si la personne est adulte, le blocage émotionnel est une partie enfant qui s'est figée chez la personne et la peur inconsciente de perdre son parent ou de se faire rejeter est toujours bien réelle et très vive.

La contrepartie est la sensation de se faire avoir, la frustration que les autres ne donnent pas autant qu'elles. Ces personnes pensent s'investir auprès des autres alors que souvent, elles obéissent à des peurs anciennes. Dans un mouvement sain, guidé par une situation actuelle, on donne en fonction de ce qui est bon pour soi et pour l'autre. Si ces personnes se sentent dépossédées et que, même, elles en veulent aux autres comme si ces personnes les avaient forcées, par leur seule présence, à leur céder quelque chose, c'est que l'on est sûrement face à un blocage émotionnel issu de l'enfance.

Les personnes dépendantes affectives ont, aussi, souvent tendance à se faire avoir, à être un peu trop "gentils". Pour en savoir plus, sur les origines de la dépendance affective, vous pouvez cliquer sur ce lien. Ce sont des personnes qui n'ont pas appris à être autonome et elles délèguent leurs prises de responsabilité à quelqu'un d'autre. Seulement, quelqu'un de sain ne va pas se permettre de décider pour un tiers et va plutôt l'inciter à s'assumer ce qui peut déclencher des angoisses et du rejet chez les personnes dépendantes. Donc, une personne au profil dépendant va plutôt se tourner vers des personnes qui apprécient cette position dominante et on peut, aisément, deviner les abus qui peuvent en découler. Ces personnes dépendantes ont ensuite la sensation de se faire avoir, de ne pas être prises en compte alors qu'elles ont, elles-mêmes, choisi les personnes de leur entourage qui les ont abusées.
Ces personnes ont souvent grandi dans un environnement abusif dans lequel les besoins de leurs figures parentales passaient avant les leurs.

Ces situations, on l'a dit, peuvent entraîner des angoisses: la personne voudrait agir autrement mais n'y arrive pas et subit toujours des situations dans lesquelles, elle a la sensation de se faire avoir. Elles se sent bloquée entre ses peurs d'enfant et ses désirs d'adulte.

Ces personnes qui ne laissent pas parler leur élan vital adulte ce que l'on appelle en thérapie, la saine agressivité, la refoule ce qui peut entraîner des somatisations, migraines, maux de ventre, fatigues, insomnies. Et cette personne peut aussi se mettre en colère de manière éruptive pour de petites choses. Ce sont des personnes qui sont souvent très sensibles à l'injustice quand elles la perçoivent à l'extérieur mais qui ne la perçoivent pas chez elles.

Poussées plus loin, ces situations peuvent également entraîner de l'isolement et un repli de la personne qui ne sait plus comment se défendre. Elle a l'impression d'être intrusée et même persécutée et ne trouve refuge que chez elle. Les murs de sa maison lui permettent de se protéger mais deviennent, aussi, malheureusement, une prison.

Alors, comment travailler ses blocages émotionnels et trouver ce qui est juste pour soi?

une personne donne un cœur en conscience
une personne donne un cœur en conscience