Je ne supporte plus mon travail

Des pistes pour comprendre et prendre soin de soi.

1/9/20248 min read

Se lever tous les matins pour aller à un travail qu'on ne supporte plus, peut devenir une souffrance psychologique et même devenir cause de dépression.

L'envie de claquer la porte de son emploi est souvent bien présente mais les réalités de la vie comme payer son loyer, les crédits, etc... se rappellent à notre bon souvenir et nous font nous raisonner. Et quelquefois, même, nous poussent accepter l'inacceptable. Cette souffrance psychologique peut isoler car il est très compliqué d'exprimer son mal-être à ses collègues sans que cela se retourne contre soi ou sans que les collègues renchérissent avec leurs propres problématiques. Et l'entourage peut ne pas comprendre la gravité de certaines situations derrière les expressions: "J'en ai marre", "Mon patron est toujours sur mon dos". Souvent les personnes qui sont en souffrance dans leur travail ne se sentent pas écoutées et les personnes autour peuvent ne pas percevoir ce qui se joue vraiment pour eux. Dans cet article, je vous propose certaines pistes qui permettent d'expliquer pourquoi cet insupportable est tout de même supporté au détriment de sa santé physique et psychologique ainsi que des pistes de travail sur soi.

2-L'oubli de soi et les étapes du burnout

Quand on s'oublie pour faire passer les besoins de l'entreprise avant les siens, on peut aller jusqu'au burnout. Mais comment peut-on s'oublier au point de frôler la mort pour une société? Même le fait de toucher un bon salaire n'explique pas tout. L'engrenage à un système professionnel auquel on adhère passivement et auquel on essaie de s'habituer en se disant que ce n'est pas mieux ailleurs, la mauvaise estime de soi en pensant qu'on ne travaille pas assez bien alors qu'il y a surcharge de travail, le perfectionnisme et l'envie de prouver qu'on peut faire mieux que les autres, tout cela, peut entraîner sur la pente glissante du burnout.

Les personnes qui prennent cette voie, s'isolent souvent mais pensent que la situation va s'arranger si elles font çi, si elles font ça, si, si et encore si. Mais, en fait, elle ne s'arrange jamais, elle s'empire car ce n'est pas vous le problème mais bien le système qui devrait vous protéger et qui ne le fait pas. Et qui, au contraire, vous rend malade. Gardez-cela en tête si vous êtes dans cette situation: l'entreprise a l'obligation de garantir votre sécurité sur le lieu de travail et si elle ne le fait pas, elle est fautive.

Pour que vous sachiez de quoi on parle, je vais vous détailler les 4 étapes du burnout. Et oui, le burnout n'est pas juste la phase de "craquage", il commence bien avant et peut être interrompu si on prête attention aux signes.

-1ere étape, la phase d'alarme: elle se caractérise par un stress chronique c'est à dire répété et s'accompagne souvent de somatisations -maux de ventre, maux de tête...-. La source du stress, à ce stade, doit être enlevée et la personne qui subit ce stress chronique doit se reposer, sinon on passe à la:

-2eme étape, la phase de résistance: les signaux d'alarme comme le stress chronique et les somatisations disparaissent et la personne pense qu'elle va mieux. En fait, c'est une phase de déni car le corps de la personne est toujours en souffrance sauf qu'elle ne le ressent pas. Si la personne ne s'arrête pas ou que son entourage ne la persuade pas de s'arrêter, il va entrer dans la:

-3eme étape, la phase de rupture: les symptômes de stress chronique et de somatisations de la 1ere étape réapparaissent de manière plus vive. La phase de déni est passée et la personne ne se sent plus reposée après une nuit de sommeil ou une période de vacances. A ce stade, il est impératif de réagir très rapidement. la personne doit s'arrêter et consulter son médecin traitant. Sinon, c'est la:

-4eme étape, le burnout: la personne, à ce stade, est complètement épuisée moralement, psychiquement et physiquement. Elle est en dépression et n'a plus aucune confiance en elle-même. Elle n'a plus aucune motivation dans son travail ou dans d'autres domaines. Sa capacité de concentration est extrêmement limitée et elle est très angoissée. La personne, en général, n'a pas d'autre choix que de consulter son médecin traitant car elle ne peut plus travailler ni même, quelquefois, se lever le matin. Souvent, il est prescrit un arrêt de travail prolongé aux personnes qui en arrivent à cette extrémité. Elles auront besoin d'un soutien psychologique pour retrouver un équilibre de vie. Le processus de guérison peut durer très longtemps et certaines personnes ne s'en remettent vraiment jamais. Elles restent fragilisées par ce traumatisme et auront du mal à réintégrer leur poste ou une entreprise.

3-Les schémas relationnels toxiques répétés au travail

Si un travail devient insupportable, c'est que, peut-être, la place que vous avez pris dans ce système, vous ramène à des schémas dont vous n'arrivez pas à vous affranchir. L'individu seul n'existe pas. Tout s'inscrit dans un système. Nous existons seulement en rapport avec notre environnement et les schémas développés enfant dans la famille se rejoue souvent sur les lieux du travail ou dans la vie affective et amoureuse. Vous avez sûrement remarqué qu'au travail, ce sont toujours les mêmes personnes qui subissent et les autres non, c'est comme à l'école. Il n'est pas ici question de culpabiliser la personne qui subit car ce sont souvent des schémas inconscients qui se jouent et ils sont non accessibles par la seule volonté. En entreprise, j'ai connu des personnes qui se protégeaient en intégrant des syndicats et qui, même se débrouillaient pour ne pas faire certaines tâches qu'on leur donnait. Soit elles ne faisaient pas, soit elles les déléguaient, soit elles refusaient, purement et simplement de faire le travail. Et j'ai été surprise de voir que ces personnes ne subissaient pas de répercussions en retour. Peut-être, parce que les personnes en face avaient elle-même peur des répercussions si elles insistaient? Et oui, il est quelquefois nécessaire de montrer les dents en entreprise pour qu'on vous laisse tranquille.

On peut se poser la question de ce qui pousse une personne à subir sans rien dire. De manière rationnelle, c'est le fait de garder son travail, de toucher son salaire. Mais on peut aussi se demander si la personne n'a pas connu des situations de domination dans son passé. Ces schémas sont tellement intégrés en elle qu'elle va, elle-même, aller chercher ces situations tout en s'en plaignant. Les personnes qui sont habitués à être dominées ne connaissent que ça malheureusement et elles vont aller directement vers ce qu'elles connaissent. C'est un confort à court terme qui devient un inconfort voir une souffrance à long terme. Les personnes qui ont été maltraitées ont une forte résistance à la souffrance et les situations qu'elles vont supporter en silence, vont être insupportables pour d'autres personnes. Subir n'est pas un signe de force. Certains s'enorgueillissent en se disant que d'autres personnes qui ne résistent pas sont faibles. Non, elles n'ont simplement pas la même résistance à la douleur. Elles savent ce à quoi elles ont droit et savent que ce n'est pas là qu'elles vont le trouver.

Certaines personnes savent en effet résister à la souffrance mais leur courbe de croissance personnelle est limitée car elles n'ont pas l'habitude de chercher du bon pour elles. Ce sont des personnes qui souvent reproduisent ces schémas dans leur vie amicale et amoureuse. Si vous vous sentez concerné par ce que j'ai écrit, faites un pas de côté et regardez si vous vous sentez épanoui dans votre vie amoureuse et amicale? Le but, encore une fois , n'est pas de vous accuser mais de vous responsabiliser. Reprendre la main est la base pour donner une nouvelle direction dans sa vie professionnelle et arrêter de souffrir inutilement. La responsabilité est le souffle d'air qui permet le changement sinon on continue de subir des situations insupportables encore et encore.

Ces schémas relationnels toxiques et les désirs profonds peuvent être travaillés en thérapie. Si vous souhaitez me contacter pour une demande d'informations ou prendre rendez-vous en cabinet, c'est par ici et si vous souhaitez prendre rendez-vous en visio, c'est par là.

1-Est ce que vous avez vraiment choisi votre travail?

La question peut paraître décalée mais si vous ne supportez plus votre travail et que vous y êtes malheureux, c'est que peut-être vous n'êtes pas au bon endroit. Alors oui, vous avez sûrement postulé vous-même à ce poste et bien sûr, vous avez passé les entretiens pour y accéder mais est ce que le choix de ce poste provient de votre désir ou du désir de quelqu'un d'autre? Pour y voir un peu plus clair, vous pouvez dresser une liste de ce qui vous plaît dans votre travail. Et comment avez vous choisi ce poste? Est ce que c'est par défaut parce qu'il faut bien travailler? Par souhait de votre famille?

Et est ce que vous savez viscéralement ce que vous voulez vraiment dans votre vie professionnelle? Travailler sur un ordinateur? Au contact de personnes? Dans un bureau? Sur le terrain? Ces questions ont l'air faciles à répondre comme cela mais en fait, beaucoup de personnes ne savent pas ce qu'elles aiment dans la vie. J'ai connu une personne qui allait dans des clubs all inclusive chaque année pour s'apercevoir, un jour, qu'elle n'aimait pas ce style de vacances et qu'elle préférait l'authenticité des groupes de randonnée. C'est pareil pour le travail. Vous pouvez choisir un travail qui correspond à vos qualifications, qui vous permet de payer votre loyer, de partir en vacances mais qui, en fait, ne vous correspond pas du tout. Il est vrai que les contingences matérielles sont bien réelles et qu'il difficile d'y couper mais n'oubliez pas qu'un travail c'est 8 heures/jour, donc il vaut mieux l'aimer un minimum sinon c'est la déprime assurée.

Certains outils permettent de travailler sur ces aspirations professionnelles comme le bilan de compétences mais ces outils sont limités si on n'est pas en contact avec ses désirs ou qu'on n'a jamais appris à les exprimer. Un travail d'introspection plus profond peut être nécessaire pour défaire le costume que l'on porte depuis des années et qui n'est pas le nôtre. Il arrive que certaines personnes développent un faux self c'est à dire une fausse personnalité à un âge précoce. A l'âge adulte, elles ont l'impression d'être loin de la vie qu'elles devraient mener car elles ne sont pas en contact avec leurs désirs. Elles se sont construites selon ce qu'elles percevaient des personnes autour d'elles et sont très loin d'elles-mêmes. Si vous souhaitez en savoir plus à ce sujet, vous pouvez lire mon article " j'ai l'impression de ne pas vivre ma vie" en cliquant sur ce lien. Pour ces personnes, le travail d'accompagnement se focalisera sur le désir de la personne et son expression.

SOMMAIRE

1-Est ce que vous avez vraiment choisi votre travail?

2-L'oubli de soi et les étapes du burn out

3-Les schémas relationnels répétés au travail

woman squatting in grass
woman squatting in grass