Comment gérer mes émotions

Est ce que je suis trop sensible?

3/22/20237 min read

2-Comment étoffer son hypersensibilité pour en faire un atout?

Le but n'est sûrement pas de faire disparaître sa sensibilité. Elle est un atout précieux. Mais une sensibilité exacerbée peut causer de la souffrance, une incapacité à réagir aux situations et à repousser les agressions. Apprendre à la réguler peut vraiment apporter un confort de vie.

Tout d'abord, une personne hypersensible a tendance à chercher des réponses mentales pour faire face et souvent, elle se fige. La méditation ou le yoga sont des pratiques qui aident à reprendre conscience de son ancrage, de sa respiration et de ses sensations corporelles.

Si vous vous trouvez dans une situation dans laquelle vous sentez que vos émotions débordent, reprenez conscience de votre ancrage. Vos deux pieds bien ancrés dans le sol vous aideront à faire face à la situation. Si vous êtes assis à ce moment-là, prenez le temps de sentir le dossier dans votre dos, vos bras sur vos accoudoirs. Prendre conscience de ses sensations corporelles, permet d'être plus centré sur soi et moins sur l'autre. Essayez également de sortir de la dualité de la situation. Quand une personne est provocante ou agressive, on peut être tenté d'être focalisé sur cette personne et on ferme la situation entre soi et l'autre. Si cela vous arrive, prenez le temps de respirer et d'ouvrir la situation en regardant ailleurs. Vous pouvez regarder un objet qui vous réconforte. Si cela se passe à votre bureau, vous y avez peut-être accroché une photo que vous aimez ou vous y avez posé une plante verte dont vous prenez soin. Ou des collègues sont peut-être présents, ils peuvent vous apporter un soutien visuel; tout comme les objets sur votre bureau ou ailleurs, ils peuvent s'avérer être des soutiens qui vous permettent de sortir de cette situation duelle.

Je peux conseiller également de se faire faire des massages. J'ai pratiqué moi-même la SGM pendant quelques temps, la sensitive gestalt massage qui est un massage en conscience. Le praticien vous demande de respirer pour rester actif dans le massage, de dire ce qui est confortable et ce qui ne l'est pas. Vous cherchez ensemble la zone à masser qui répond le plus à votre humeur ou à votre problématique. Ce n'est pas un massage relaxant mais un massage thérapeutique qui aide à prendre conscience de son corps et donc de ses limites corporelles.

La pratique d'un sport va également faire sortir l'énergie retenue à l'intérieur de soi. Si elle n'est pas extériorisée, elle peut se transformer en somatisations, comme des migraines, des problèmes de peau. La personne qui est hypersensible n'a souvent pas accès à sa colère ou la retourne contre elle-même. Il est important de ne pas se replier sur soi mais de retourner cette énergie vers l'environnement. Vous pouvez pratiquer la boxe, la natation. Ou alors une activité, comme le théâtre d'impro qui permet de travailler sa créativité et de s'appuyer sur d'autres personnes.

L'hypersensibilité peut également se travailler dans un travail thérapeutique. Le travail corporel sur la manière de mettre ses limites, de repousser l'autre, le travail verbal sur l'affirmation sont des axes de travail pour dépasser l'hypersensibilité.

Si la personne a un profil dépendant, souvent elle n'a pas accès à son désir, à ce qu'elle veut. Le travail va porter sur les blocages émotionnels qui entravent l'expression de son désir. Quelles sont les peurs inconscientes qui l'amputent d'une partie d'elle- même? Cette exploration couplée d'un travail sur ses ressources internes va lui faire contacter, petit à petit, ce qu'elle désire. Cette énergie vitale retrouvée lui permettra de poser ses limites, de s'affirmer et d'avancer dans sa vie de manière plus alignée avec elle-même.

Si vous souhaitez me contacter pour plus d'informations ou pour prendre rendez-vous, vous pouvez le faire en cliquant sur ce lien.

La sensibilité est une qualité rare.

Elle est la source des plus belles créations artistiques dans le monde. Quand l'empereur Shâh Jahân a perdu sa femme Arjumand Bânu Begam, sa douleur transcendée lui a fait construire le Taj Mahal qui est, aujourd'hui, le symbole de l'amour absolu. Personne ne lui a dit -personne n'aurait osé lui dire, c'était quand même l'Empereur- "tu pousses pas un peu avec ton palais, tu ne serais pas un peu hypersensible?" Ou quand Claude François chante "Comme d'habitude", monument de la chanson française, écrite suite à sa rupture avec France Gall, personne ne lui reproche de chanter son mal-être et sa peine. Au contraire la chanson est reprise dans le monde entier, entre autres, par un certain Elvis Presley, excusez-moi du peu.

Mais voilà quand on n'est ni empereur, ni artiste, la sensibilité peut être vue comme une faiblesse. La société, en général, et les sociétés, en particulier, nous demandent d'être forts et de ne pas montrer ses sentiments au travail. La maîtrise de soi est reine et les compliments et , accessoirement, les promotions iront à ceux qui savent se mettre en avant et montrer ce qu'ils savent faire. Comment agir de la sorte quand la moindre remarque négative, faite par des collègues plus rentre dedans, bouleverse? Ou quand une question posée en réunion, donne envie à une personne sensible de s'enfuir, de se réfugier dans un trou de souris? Quand ces situations sont vécues au quotidien, elles peuvent devenir douloureuses avec une impossibilité pour la personne qui les vit de leur faire face.

Alors, quelle est l'origine de cette sensibilité? Pourquoi certaines personnes sont plus sensibles que d'autres et ont du mal à réagir face à ces situations? Et est ce que cette sensibilité qui est un véritable moteur dans la vie peut-elle être étoffée pour gagner en sécurité?

SOMMAIRE

1-L'origine de l'hypersensibilité

2-Comment étoffer son hypersensibilité pour faire face à son environnement?

1-L'origine de l'hypersensibilité

L'hypersensibilité doit être examinée de plus près quand elle cause de la souffrance. J'entends et je lis dans des vidéos, des blogs qu'elle est une force mais les personnes qui en parlent, ont apprivoisé leur grande sensibilité et ont assez de force intérieure pour se montrer dans les médias, parler du sujet en question et faire face à leurs détracteurs. Alors oui, la sensibilité est une force et permet d'être en contact avec son environnement de manière fine et de percevoir avant les autres ce qui se passe quand rien n'est dit. Mais, elle devient une souffrance quand elle déstabilise, empêche de se positionner, de s'affirmer et quand elle occupe énormément l'esprit au quotidien.

Le fait d'avoir grandi dans un milieu perçu comme peu sécurisant peut être une piste pour expliquer l'hypersensibilité. L'enfant qui ne trouve pas de réconfort auprès de sa figure d'attachement, souvent la mère, va développer soit un style d'attachement insécure évitant ou ambivalent. Dans le mode d'attachement ambivalent, l'enfant cherche du réconfort auprès de sa mère mais ne le trouve pas. Il développe un comportement anxieux, craintif. Et s'il ne trouve pas de chemin de résilience dans sa vie, il va conserver ce comportement à l'âge adulte. Il va avoir une mauvaise image de lui-même et va projeter que les autres lui veulent du mal. Cette croyance va conditionner le rapport aux autres et la personne hypersensible va prendre toutes les remarques de manière très personnelle même si la personne, en face, ne lui veut pas de mal. Si celle-ci oublie de dire bonjour un matin, la personne hypersensible va croire qu'elle a fait quelque chose de mal mais elle ne va pas imaginer que cette personne a ses propres préoccupations et a juste oublié de dire bonjour.

La personne hypersensible peut aussi être une personne dépendante. Pour connaître les origines de la dépendance affective, je vous invite à lire mon article "Pourquoi je suis dépendant affectif" en cliquant sur ce lien. La personne dépendante est convaincue qu'elle n'est pas à la hauteur des attentes des autres. Elle a donc tendance à se soumettre à une figure protectrice qui sera le pont entre elle et l'environnement. Ce qui veut dire qu'elle ne se sait pas se protéger, elle pense ne pas en avoir la capacité et préfère se soumettre que de se confronter à l'autre. La confrontation est même source d'angoisse car elle est restée depuis sa prime enfance dans un état de dépendance à la personne qui a pris soin d'elle. Elle n'est pas passée au stade du désir c'est à dire au stade de la séparation avec l'autre. Donc toute différenciation qui est un signe de détachement à l'autre peut provoquer énormément de souffrance car cela ramène au fait de dépendre d'un autre pour assurer sa survie matérielle et affective.

Les personnes dépendantes ont également souvent assimilé dans leur enfance que si elles s'affirmaient, elles allaient faire du mal à quelqu'un ou que tout le monde allait se retourner contre elle. Cette croyance s'est installée dans leur inconscient et elles montreront une personnalité douce et soumise avec toujours ses peurs acquises à un âge précoce qui tournent en arrière-plan et qui l'empêchent de prendre sa place.

Une théorie que j'aime beaucoup vient du livre "le moi-peau" écrit par Didier Anzieu, Psychanalyste français. Il évoque les différences culturelles envers la peau et le toucher qui expliqueraient le trop plein de sensibilité chez certaines personnes. Et il prend, comme exemple, le bébé esquimau qui est "porté nu contre le milieu du dos de la mère (...). La mère et l'enfant se parlent par la peau. Lorsqu'il a faim, le bébé gratte le dos de sa mère et tète sa peau. (...) D'où la sérénité ultérieure de l'Esquimau face à l'adversité."

La peau a pour lui, entre autres fonctions, d'être "l'interface qui marque la limite entre le dedans et le dehors et maintient celui-ci à l'extérieur, c'est la barrière qui protège de la pénétration par les avidités et les agressions en provenance des autres, êtres ou objets."

Le bébé esquimau devient conscient de sa peau et donc de ses limites par le contact avec sa mère. Il peut ainsi faire face à l'adversité extérieure. Dans notre société occidentale où le toucher avec son enfant est limité, où les parents n'ont pas le temps de prolonger le contact et dans laquelle on cherche à rendre les enfants autonomes le plus tôt possible, les personnes ont moins conscience de leur frontière naturelle et ont du mal à se protéger. D'où des personnes hypersensibles de plus en plus nombreuses.

Mais que faire si on souhaite dépasser cette situation?

un papillon sur le nez d'un chat
un papillon sur le nez d'un chat